Conférences Projet Urbain 2022-23/2

Cycle de conférences organisé par l’Université de Liège / Faculté des Sciences Appliquées – Faculté d’Architecture – Faculté des Sciences, la Haute École Charlemagne, la Ville de Liège, For Urban Passion et le GRE – Liège.

“Repartir d’une page… noire”, Optimalux, le plan ombre et lumière, Genève 2022-23
Isabelle CORTEN – Architecte & Urbaniste, Directrice de l’agence Radiance 35
Mercredi 08.03.2023 / 18h00 • Amphis Opéra – Salle Thiry

Le défi lancé par le Canton de Genève est de taille : ne plus – à terme- éclairer ses voiries (plus de 8500 points lumineux). Au regard des enjeux environnementaux actuels, c’est un véritable défi qui va bien plus loin que les extinctions en cœur de nuit que de nombreuses villes et communes entreprennent actuellement. Et qui inverse le paradigme : ce n’est plus « que doit-on éteindre ? », mais « on éteint tout, qu’est-ce qu’on rallume ? ». La conférence abordera le déroulement de tout le processus et les méthodologies utilisées pour établir les choix, en ce y compris les difficultés, questionnements et débats qu’il a suscités.

La consultation internationale « Luxembourg en transition », vers un pays zéro carbone
Robert WEALER – Ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire du Grand-Duché de Luxembourg
Mercredi 22.03.2023 / 18h00 • Amphis Opéra – Salle Thiry

Le Grand-Duché du Luxembourg vise à répondre à l’enjeux européen « zéro carbone en 2050 » auquel chaque pays s’est engagé. Au départ d’analyses et d’études sectorielles approfondies visant à mettre en évidence toutes les pistes d’actions envisageables selon chaque domaine d’activité présent dans ce pays, une consultation internationale visant l’aménagement du territoire a été mise sur pied. Au départ d’une sélection de consortiums internationaux lors d’un premier appel, une dizaine parmi ceux-ci ont été retenus pour élaborer une première approche territoriale et sociétale de l’avenir de ce pays visant à répondre à l’enjeux d’une décarbonation et à ses implications globales. Les propositions ont fait l’objet de débats et d’expositions afin de nourrir les réflexions. Cette procédure inédite sera présentée lors de la conférence. Elle met en évidence les enjeux territoriaux liés à l’objectif « zéro carbone en 2050 ».

Stratégie de mobilité à Gand, un concept global devenu référence européenne
Peter VANSEVENANT – ex- géographe au département de la politique de mobilité de Gand
Mercredi 29.03.2023 / 18h00 • Amphis Opéra – Salle Thiry

L’intérêt des quartiers apaisés et de « lifestreet » à Gand ont été mis en avant lors de la crise sanitaire de la Covid. Au-delà de quelques images séduisantes, nous reviendrons sur la politique de mobilité globale menée par la ville de Gand depuis nombreuses années. La ville a décidé de rendre une partie de la place prise par la voiture aux autres usagers dont les piétons et les cyclistes. Ce faisant, la qualité du cadre de vie a été progressivement améliorée. Le concept STOP (Stappers, Trappers, Openbaar vervoer, Privé vervoer), visant à décliner les modes de mobilité (Piétons, Cyclistes, Transport en commun, voiture privée) sera également abordé dans cette conception globale de mobilité urbaine s’articulant à différentes échelles. L’ensemble de ces actions portées politiquement tout au long de ces années a permis in fine de proposer la reconfiguration de rues « lifestreet » au bénéfice des habitants, de la végétalisation et de la qualité de vie. Cependant, comme pour d’autres villes, ces reconfigurations font l’objet de débats et de crispations des habitants qui doivent adapter leur mobilité de manière conséquente.

Schéma de Cohérence Territoriale de l’Agglomération Messine (Metz) : un exemple de prise en compte des sols et du socle environnemental pour l’aménagement du territoire à l’ère du ZAN
Béatrice GILET- Directrice du SCoTAM
Mercredi 26.04.2023 / 18h00 • Amphis Opéra – Salle Thiry

Au Nord-Est de la France, le Schéma de Cohérence Territoriale de l’Agglomération Messine (SCoTAM) couvre 224 communes et concerne plus de 415.000 habitants répartis autour de Metz, sur 1762 km², comprenant des territoires fortement urbanisés et d’autres au profil plus rural. Le SCoTAM est un outil de planification stratégique qui définit les orientations d’aménagement pour les vingt prochaines années. Il intègre d’emblée les enjeux liés aux changements climatiques, la perte de biodiversité, les besoins de qualité de cadre de vie, etc. La prise en compte de ces éléments est susceptible d’induire des changements territoriaux et paysagers significatifs, en particulier à travers l’objectif de Zéro Artificialisation Nette. A l’heure, où en Wallonie nous rencontrons des questionnements similaires, où la notion des sols et de leur préservation émerge dans le discours des acteurs de l’aménagement, la présentation du SCOTAM sera l’occasion de prendre connaissance de cette expérience proche de notre région.

Les cours oasis à Paris : repenser les cours d’école pour répondre aux défis climatiques et sociaux
Marilou DIF – Architecte – CAUE de Paris
Mercredi 10.05.2023 / 18h00 • Amphis Opéra – Salle Thiry

S’inspirant des actions déjà menées antérieurement à Bruxelles, le projet de « Cours Oasis » a pour ambition de répondre à différents besoins sociétaux : au niveau du territoire urbain, les cours d’écoles représentent des surfaces non négligeables souvent imperméabilisées et peu végétalisées. Or, celles-ci pourraient participer à la réduction des îlots de chaleur urbain en devenant des îlots de fraicheur. D’autre part, l’usage de celles-ci est très limité dans le temps, tout au plus quelques heures par journée scolaire. Une mutualisation de ces espaces au bénéfice des quartiers est envisageable en évitant de construire d’autres infrastructures similaires telles que des plaines de jeu par exemple. In fine, au niveau scolaire, ces espaces restent relativement pauvres en termes d’opportunités de développement d’activités et d’apprentissages. Végétaliser ces cours offre des univers plus diversifiés aux enfants, tant du point de vue récréatif que pédagogique ou de genre. Après plusieurs années de mise en œuvre, la conférence sera l’occasion de revenir sur ces projets portés par le CAUE de Paris ainsi que les perspectives d’avenir.

Les conférences sont en accès libre. Elles se donnent en présentiel aux amphis Opéra, entrée Place de la République-Française, 4000 Liège.

Contact : j.privot@uliege.be

Modification du programme des conférences projet urbain

La conférence prévue ce 9/11 est reportée au mercredi 14 décembre à 18h en raison de la grève nationale.

Nous recevrons Benoît Moritz (MSA) et Jean-Christophe Culot (Baumans-Deffet) pour la présentation des Programmes de Développement Durable des Quartiers suite aux inondations de juillet 2021.

La Région wallonne a lancé́ des programmes de (re)développement durable de quartiers dans 9 Communes afin d’adapter ces territoires aux impacts climatiques. Les quartiers touchés par les inondations sont l’héritage d’un long passé industriel. Les programmes de développement durable ont été co-construits avec les décideurs locaux dans l’optique d’un nouveau paradigme induit par le changement climatique en abordant le territoire dans toute sa complexité. Ces documents serviront de balises d’aménagement pour toutes les parties prenantes.

Cycle de conférences organisé par l’Université de Liège / Faculté des Sciences Appliquées – Faculté d’Architecture – Faculté des Sciences, la Haute École Charlemagne, la Ville de Liège, For Urban Passion et le GRE – Liège.

Lieu: Amphis Opéra – Salle Thiry du Complexe Opéra de l’Université de Liège- entrée Place de la République-Française, 4000 Liège. Entrée libre.

Conférences Projet Urbain 2022-23/1

Cycle de conférences organisé par l’Université de Liège / Faculté des Sciences Appliquées – Faculté d’Architecture – Faculté des Sciences, la Haute École Charlemagne, la Ville de Liège, For Urban Passion et le GRE – Liège.

La ville à l’épreuve du prendre soin : quelle boussole ?
Chris YOUNES – Psychosociologue et Professeure à l’École Spéciale d’Architecture
Mardi 20.09.2022 / 19h00 • Amphis Opéra – Salle Noppius

Vaste chantier que celui de la ville au prisme du prendre soin. Les déséquilibres observés au sein des espaces urbains ont été exacerbés lors de la pandémie de la Covid-19. Il convient par ailleurs d’intégrer l’ensemble du vivant dans notre réflexion sur les conditions de vie en ville et la question de l’habitabilité du territoire. Éthique du care, empathie, lieux et ouvertures de possibles symbioses constituent de puissants repères pour penser la ville de demain.

Reconstruire des villages en ville par l’habitat groupé : cas concret dans le quartier du Laveu, Liège
Gaël HENRY de GENNERET – Ingénieur civil aux entreprises Galère                                        Mercredi  12.10.2022 / 18h00 • Amphis Opéra – Salle Thiry

L’habitat groupé est un lieu de vie où habitent plusieurs entités (familles ou personnes) et où l’on retrouve des espaces privatifs et collectifs. Vivre en habitat groupé comporte de nombreux avantages (entraide, convivialité, mise en commun) et peut participer à rendre la société plus solidaire. La complexité de mise en œuvre des projets d’habitat groupé freine le développement de tels projets. Ces réalités de l’habitat groupé seront abordées via le projet d’habitat groupé intergénérationnel et participatif (HaGIP) développé au Laveu à Liège.

Le projet de la Ville La Louvière 2050, une vision long-terme d’une ville et de son développement
Jacques GOBERT – Bourgmestre de La Louvière                                                                          Mercredi 19.10.2022 / 18h00 • Amphis Opéra – Salle Thiry

En 2021, la ville de La Louvière a adopté son Projet de Ville, L.L.O.2050.  Ce document stratégique, réalisé en collaboration avec les équipes des Studio Vigano, dresse une vision pour la ville de La Louvière et de ses différentes dimensions à l’horizon 2050. A travers ce projet de Ville L.L.O.2050, La Louvière se dote d’une vision claire et cohérente pour les 30 années à venir. Le bourgmestre de La Louvière, Jacques Gobert, présentera comment la Ville, en misant sur le long terme, brise les codes des politiques traditionnelles, souvent basées sur l’immédiateté, en prenant le temps d’anticiper et de préparer la ville aux défis du futur, tout en intégrant les leçons du passé.

Les programmes de (re)développement durable des quartiers suite aux inondations de juillet 2021
Benoit MORITZ – Architecte urbaniste – MSA • Jean-Christophe CULOT – Architecte urbaniste – Bureau Baumans-Deffet     
Mercredi  09.11.2022 / 18h00 • Amphis Opéra – Salle Thiry

Suites aux inondations de juillet 2021, la Région wallonne a lancé́ des programmes de (re)développement durable de quartiers dans 9 Communes afin d’adapter ces territoires aux futurs impacts climatiques. Les quartiers touchés par les inondations sont l’héritage d’un long passé industriel. Les programmes de développement durable ont été co-construits avec les décideurs locaux dans l’optique d’un nouveau paradigme induit par le changement climatique en abordant le territoire dans toute sa complexité́. Ces documents serviront de balises d’aménagement pour toutes les parties prenantes.

Le développement des Abattoirs d’Anderlecht : partir des dynamiques du lieu
Jan VERHEYEN – Project manager à la SAU de Bruxelles-Capitale.                                          Mercredi 23.11.2022 / 18h00 • Amphis Opéra – Salle Thiry

Le site des Abattoirs d’Anderlecht se situe le long du Canal Anvers-Bruxelles-Charleroi, stratégiquement positionné sur le réseau de métro. Il s’agit d’un foncier public de +/- 10 ha en exploitation par une société privée.  Le site a fait l’objet de Masterplans successifs depuis 10 ans avec pour résultat la convergence des objectifs publics et privés autour d’un programme mixte axé sur le secteur agro-alimentaire et des logements et équipements publics.

Masterplan du centre de Stavelot, projet et rôle de l’auteur de projet
Marie NOËL – Architecte urbaniste – Bureau Pluris
Mercredi  30.11.2022 / 18h00 • Amphis Opéra – Salle Thiry

La ville de Stavelot est confrontée depuis plusieurs années à plusieurs situations problématiques : le déclin de son attractivité, une dualité entre son centre historique et une urbanisation diffuse plus périphérique ainsi qu’un besoin de préserver et valoriser son cadre de vie de haute qualité au cœur des Ardennes et ses atouts patrimoniaux et touristiques. Le projet de Masterplan de Stavelot, réalisé par l’agence Pluris, a pour vocation de proposer une vision d’avenir pour les prochaines décennies. Il pourra s’opérationnaliser au travers d’opérations privées, publiques ou mixtes. La première de ces opérations est publique et traduit le contenu du Masterplan dans un projet de rénovation urbaine.

Les conférences sont en accès libre. Elles se donnent en présentiel aux amphis Opéra, entrée Place de la République-Française, 4000 Liège.

Contact : j.privot@uliege.be

Conférence Michel Hössler (Agence TER) • 1/12 à 18h00

Nous aurons le plaisir d’accueillir Michel Hössler, Paysagiste et associé fondateur de l’Agence TER, pour nous parler du Masterplan de reconversion de la vallée sidérurgique liégeoise.

Différentes études ont été réalisées au cours des deux dernières décennies pour reconvertir les friches Arcelor en région liégeoise. En 2020, le Ministre Willy Borsus, en charge de l’aménagement du territoire et du développement économique a mandaté la SOGEPA pour piloter un Masterplan de reconversion s’appuyant sur les études précédentes et visant à faire converger tous les acteurs locaux et institutionnels dans la même direction. L’objectif était d’assurer d’une coordination des différents acteurs, tant publics que privés, qui œuvrent à la reconversion de ces sites.

Michel Hössler de l’Agence TER était la cheville ouvrière de ce Masterplan. Il expliquera les modalités d’engagement des acteurs mis en place à travers les Ateliers thématiques. Plus de 165 intervenants, issus de différents horizons, ont participé à la co-construction d’une vision commune pour la reconversion des sites. Le masterplan est aujourd’hui disponible pour le grand public. Il est intéressant de pouvoir expliquer sa genèse, dans une temporalité contrainte, dans le but d’apporter un nouveau sens à cet héritage, de le relier les sites au paysage et aux habitants.

La conférence sera accessible sur Teams via le lien suivant : Masterplan de reconversion de la vallée sidérurgique liégeoise

Ce webinaire fait partie du cycle annuel de « Conférences Projet Urbain » organisé par l’Université de Liège / Faculté des Sciences Appliquées – Faculté d’Architecture – Faculté des Sciences, la Ville de Liège, la Haute Ecole Charlemagne, le Liège-Labville, For Urban Passion et le GRE–Liège. Il s’inscrit dans le cadre du Master en Urbanisme et Développement Territorial ainsi que dans le cadre du Certificat en Recyclage du Foncier, co-organisé par l’ULiège et la Haute Ecole Charlemagne. 

Conférence Régis Ortmans (Matexi) • 24/11 à 18h00

Nous aurons le plaisir d’accueillir Régis Ortmans, Business developper chez Matexi pour nous parler de la reconversion de l’ancien Charbonnage du Hasard à Cheratte.

L’ancien charbonnage du Hasard à Cheratte (Liège) marque le paysage de la vallée de la Meuse de manière emblématique par l’architecture particulière des anciennes installations minières. Ce site resté longtemps à l’abandon après le départ des activités s’engage dans une nouvelle vie par la création d’un vaste quartier d’habitat couplé à l’arrêt de chemin de fer situé à proximité. Cette opération est portée par la SPI-SORASI qui a initié le processus de reconversion et d’assainissement en vue de lancer un appel à projet de type « Design – Build & Finance ». Le groupe Matexi a remporté cet appel d’offre. Ce projet s’inscrit dans une volonté de valoriser le patrimoine architectural du charbonnage, de donner une nouvelle valeur sociétale et fonctionnelle au site, de renforcer la mobilité douce et les transports en communs en s’implantant autour d’un arrêt de train ainsi que d’accompagner l’évolution du quartier en inscrivant la reconversion du charbonnage dans une opération plus vaste de création d’un quartier nouveau.

La conférence sera accessible sur Teams via le lien suivant : Reconversion de l’ancien Charbonnage du Hasard à Cheratte.

Ce webinaire fait partie du cycle annuel de « Conférences Projet Urbain » organisé par l’Université de Liège / Faculté des Sciences Appliquées – Faculté d’Architecture – Faculté des Sciences, la Ville de Liège, la Haute Ecole Charlemagne, le Liège-Labville, For Urban Passion et le GRE–Liège. Il s’inscrit dans le cadre du Master en Urbanisme et Développement Territorial ainsi que dans le cadre du Certificat en Recyclage du Foncier, co-organisé par l’ULiège et la Haute Ecole Charlemagne. 

Conférence Benoît Moritz et Virginie Pigeon • 10/11 18h00

Nous aurons le plaisir d’accueillir Benoit Moritz (Architecte & Urbaniste – MSA) et Virginie Pigeon (Paysagiste – Agence Pigeon Ochej Paysage), dans le cadre d’une conférence relative au projet de reconversion de l’ancien site industriel LBP à Chênée (Liège).

Le site LBP à Chênée a été le témoin des développements sidérurgiques liégeois le long de l’Ourthe et de la Vesdre. Ce site a accueilli une partie des usines « Cuivre et Zinc ». Idéalement implanté en cœur de zone urbaine, à côté de l’arrêt de train de Chênée, en entrée de ville du secteur Est de Liège, à proximité de l’autoroute E25, ce site présente nombreux atouts pour recycler le territoire pour de nouvelles affectations. Une longue présence industrielle a toutefois engendré une pollution des sols, sous-sols et de la nappe. L’enjeux de ce projet était de stimuler le renouveau urbain du centre de Chênée tout en adaptant le projet aux pollutions présentes et à leurs contraintes. Le projet propose un nouveau rapport à la rivière (la Vesdre) et permet de rapprocher les usagers du cours d’eau par la déviation d’une route, par l’implantation du bâti. Ce projet offre de nouvelles valeurs d’usages au site par une action de recyclage territorial en synergie avec la rivière et le contexte local.

La vidéo de la présentation est en ligne ici : Conférence B. Moritz et V. Pigeon.

Ce webinaire fait partie du cycle annuel de « Conférences Projet Urbain » organisé par l’Université de Liège / Faculté des Sciences Appliquées – Faculté d’Architecture – Faculté des Sciences, la Ville de Liège, la Haute Ecole Charlemagne, le Liège-Labville, For Urban Passion et le GRE–Liège. Il s’inscrit dans le cadre du Master en Urbanisme et Développement Territorial ainsi que dans le cadre du Certificat en Recyclage du Foncier, co-organisé par l’ULiège et la Haute Ecole Charlemagne. 

Conférence Michel Lussault • 20/10 / 19h00

Nous aurons le plaisir d’accueillir Michel Lussault, Géographe, Professeur et Directeur de l’Ecole d’urbanisme de Lyon, dans le cadre d’une conférence organisée en partenariat avec FUP sur l’urbanisme de l’attention et du prendre soin.

La métropolisation est bien souvent caractérisée par un manque d’attention aux façons dont les individus habitent le territoire. L’habitation y est souvent réduite à une fonction parmi d’autres. Nous avons vu, lors de la crise du COVID, à quel point cette manière de faire et penser la ville nous mène à une impasse. Les caractéristiques de l’« anthropocène » et les problèmes auxquels les acteurs de la ville doivent faire face aujourd’hui devraient nous inciter à redéfinir les principes de l’urbanisme et de l’aménagement. Pourrait-on inaugurer ce que pourrait être un urbanisme du porter attention et du soin ? 

Michel Lussault est l’auteur de nombreux livres dont « Hyper-lieux, les nouvelles géographies de la mondialisation » et « Chroniques de géo’ virale ».

La conférence sera donnée en français. Elle prendra la forme d’un Webinaire, accessible en direct de 19h à 21h, via le lien suivant : Conférence Michel Lussault.

Nous vous demandons de ne pas vous connecter sur le lien youtube avant 18h30.

Ce webinaire fait partie du cycle annuel de « Conférences Projet Urbain » organisé par l’Université de Liège / Faculté des Sciences Appliquées – Faculté d’Architecture – Faculté des Sciences, la Ville de Liège, la Haute Ecole Charlemagne, le Liège-Labville, For Urban Passion et le GRE–Liège. Il s’inscrit dans le cadre du Master en Urbanisme et Développement Territorial ainsi que dans le cadre du Certificat en Recyclage du Foncier, mis en place par l’ULiège et la Haute Ecole Charlemagne. 

Consultation des citoyens affectés par les inondations de juillet 2021

Notre rapport relatif à la consultation des citoyens affectés par les inondations de juillet 2021 est à présent disponible en ligne. Il suffit de cliquer sur ce lien pour y accéder.

Pour les lecteurs pressés, les principaux résultats sont résumés ci-après.

Nature des évènements perçus par les habitants

Rapidité du phénomène

L’ensemble des intervenants souligne l’extrême rapidité de la montée des eaux. C’est en particulier le cas de ceux qui ont déjà connu d’autres inondations, par rapport auxquelles ils gardent une série de repères qui leur permettent de mesurer l’ampleur de la crue et la vitesse de montée des eaux. La vitesse de montée des eaux est souvent associée au phénomène dit de « vague ». Il convient de souligner que la rapidité de la montée du niveau d’eau s’observe aussi bien dans la vallée de la Vesdre, que le long de la Hoëgne, du Wayai, du Ri d’Asse (affluent de la Berwinne) ou de l’Ourthe. Un certain nombre d’intervenants souligne, par ailleurs, que la décrue a également été très rapide au regard des épisodes d’inondation précédents.

Une montée des eaux en deux phases

Plusieurs répondants décrivent un phénomène qui s’est développé par paliers, avec une phase de crue relativement soutenue, suivie d’une faible décrue et/ou stabilisation, qui est suivie d’une autre crue très rapide. Cette deuxième crue est bien souvent associée à l’ouverture des barrages, alors que les habitants l’ont observée aussi bien dans la vallée de l’Ourthe que de la Vesdre.

Vitesse du courant et bruit associé au cours d’eau

Au-delà de la rapidité de la crue, la vitesse des eaux ainsi que le caractère torrentiel des écoulements ont profondément marqué les habitants. Ce caractère torrentiel est également assimilé au phénomène de vague. La phase de crue rapide a fortement marqué les habitants, qui nous font part du bruit du cours d’eau lui-même ainsi que des chocs liés aux éléments que celui-ci charrie et qui viennent buter sur les bâtiments.

Des murs anti-crue dépassés

Le phénomène de vague est par ailleurs associé au dépassement des dispositifs de protection installés le long de certains tronçons de l’Ourthe. Lorsque ces dispositifs se voient débordés par la crue, il s’ensuit une montée très rapide de l’eau dans les quartiers jusque-là protégés de la montée des eaux. Le phénomène est très brusque et impressionnant.

Connaissance du risque et expérience du phénomène d’inondation

Présence en zone d’aléa et confusions relatives à la zone d’aléa très faible

La plupart des personnes interrogées ne considère pas que le risque d’inondation dans la zone qu’ils habitent soit élevé alors même que leur habitation se situe en zone d’aléa. Les habitants ont tendance à se référer à leur connaissance des inondations passées plutôt qu’aux cartes d’aléa pour évaluer le risque « réel » d’inondation. Il apparaît que c’est toujours le cas après les inondations, ce qui appelle une réflexion quant aux dispositions à adopter pour assurer une meilleure prise en compte de ces cartes. Certains considèrent à tort que le fait d’être en zone verte correspond à une situation « hors zone d’aléa », alors qu’il s’agit en réalité de la zone d’aléa très faible (récurrence centennale). La méconnaissance et la mauvaise compréhension des cartes d’aléa ne manquent pas d’être préoccupantes. Quelques citoyens sont allés consulter les cartes d’aléa après les inondations afin de comparer celles-ci avec les zones impactées par les inondations de juillet dernier et de localiser leur bien en matière d’exposition à l’aléa. Cette démarche reste néanmoins assez exceptionnelle parmi les personnes que nous avons pu interroger.

Expérience directe et indirecte du risque

Les habitants ont tendance à se fier à leur connaissance des inondations passées afin de mesurer leur exposition au risque et à adopter des mesures adéquates pour faire face à la crue durant les inondations. Lorsqu’il s’agit d’une expérience indirecte du risque partagée entre plusieurs générations, la fenêtre temporelle peut remonter beaucoup plus loin, mais les connaissances relatives à la vitesse de montée des eaux et aux niveaux atteints sont alors moins précises.

Anticipation, préparation, alertes

Information active (be-alert, medias, commune) vs. passive (Infocrue)

Lorsque l’on interroge les habitants par rapport aux alertes reçues, ceux-ci nous font part de l’absence d’alerte ou de signal adéquat durant les 48 heures précédant les événements. Certains citoyens ne s’informent que par la radio et les moyens de communication classiques. Or les informations diffusées par la radio ne concernent que les précipitations et pas les alertes d’inondation. Les citoyens ne se considèrent pas en mesure d’interpréter correctement les alertes précipitations. La répartition des compétences entre fédéral et régional en matière d’alerte précipitations et inondations leur apparaît absurde. Le décalage entre annonces de précipitations et risque d’inondation grave paraît d’autant plus fort que le niveau de pluies en bas de vallée est loin d’être catastrophique. La dissonance induite par la combinaison de prévisions météo alarmantes, sans que ceci ne soit suivi d’alertes inondations, alors que le niveau de précipitation reste dans la moyenne en bas de vallée, va amener les citoyens, y compris les plus aguerris, à baisser la garde.

Information officielle (cf. supra) vs officieuse (voisins, réseaux sociaux)

A côté des canaux officiels, une série de citoyens experts informent les riverains de l’imminence d’un risque important. Ces citoyens experts tirent leurs informations des sites SPW, des réseaux sociaux et/ou de contacts personnels. La rumeur d’une ouverture des vannes du barrage d’Eupen se répand dans la vallée au cours de l’après-midi du 14 juillet et ce de manière strictement officieuse . Cette rumeur, qui va s’avérer correcte, va ensuite alimenter la défiance des citoyens envers les autorités publiques qui n’ont pas diffusé l’information via les canaux officiels. La puissance publique a perdu, au cours des premières heures de la crise, le monopole de la diffusion d’informations critiques. Elle ne s’en remettra jamais par la suite.

Les repères comme système d’alerte à part entière

Les repères relatifs aux inondations passées sont constamment mobilisés par les habitants pour adapter leurs comportements par rapport aux événements. Ces repères constituent un système d’alerte bis, qui s’avérera parfois plus fiable que les dispositifs technologiques tels que BE-Alert.

Les gestes de routine ou l’expérience « néfaste »

Dans bien des cas, le temps consacré à mettre en place des mesures de routine ne pourra pas être utilisé pour prendre des dispositions plus adaptées face à ce qui va finalement survenir, comme le fait de remonter les meubles à l’étage, déplacer les véhicules vers un point haut, mettre les animaux de compagnie à l’abri. On peut alors parler d’expérience « néfaste » : les gestes réflexes acquis par les citoyens experts se retournent contre eux.

Point de bascule : on n’est plus dans une inondation « normale »

Certains citoyens font état d’un point de bascule dans leur perception des événements. Ils réalisent alors, selon leurs termes, qu’on n’est plus dans une inondation « normale » et que les gestes de routine mis en place ne suffiront pas pour faire face à ce qui s’annonce. Il est intéressant de souligner que ce point de bascule intervient parfois bien avant que les autorités communales ne prennent conscience du caractère exceptionnel de la crue.

Pendant la crue

Absence totale d’information officielle

Face au vide d’information et de communication, les habitants se retournent vers les services d’urgence pour signaler des situations critiques. Ces services sont rapidement complètement débordés par les appels et lorsque des personnes parviennent à entrer en contact avec un opérateur humain, les informations dont dispose celui-ci par rapport à la situation terrain apparaissent bien souvent erronées ou incomplètes.

Encerclement et comportements « à risque »

L’encerclement des habitations constitue un point critique dans le déroulé de la crise. Il s’agit du moment où il n’est plus raisonnable de sortir de chez soi, par quelque accès qui soit. Outre le problème de la hauteur d’eau, les habitants prennent conscience du danger lié à la vitesse du courant et à l’absence de visibilité des éventuels obstacles (taques d’égouts ouvertes, éléments charriés par le courant etc.). L’absence d’information officielle et la diffusion d’informations erronées via les réseaux sociaux vont conduire certains citoyens à prendre des risques inconsidérés durant cette phase.

Durée de la crise

Cette phase reste liée à un stress très intense pour la plupart des habitants que nous avons rencontrés. Certains s’interrogent sur la stabilité de leur maison, voyant les dégâts se développer autour d’eux. Les habitants restent profondément marqués par cette phase près de deux mois après les événements et leur niveau de stress est bien souvent lié à la durée de la crise.

La plupart des habitants improvisent pendant cette période afin de faire face aux événements. Des gestes de solidarité se développent entre ménages ainsi qu’entre ménages et leurs proches dès la phase de crise. Mais le bien le plus précieux pendant cette période de crise reste, encore et toujours, l’information.

Évacuation, relogement, soutien

Mode d’évacuation : professionnels vs. Volontaires

L’évacuation se développe de manière assez désordonnée. Seules quelques personnes vont être évacuées pendant la phase de crise et, parmi celles-ci, une partie des personnes seront évacuées par des professionnels. Les personnes interrogées font preuve d’un haut degré de compréhension et d’empathie, et ce malgré le niveau de stress auquel ils sont confrontés. Beaucoup considèrent comme normal le fait de ne pas être prioritaires lors de la phase d’évacuation, considérant que d’autres personnes sont plus vulnérables qu’elles.

Visualiser l’ampleur des dégâts : un nouveau choc.

Que ce soit pour ceux qui ont quitté leur domicile ou ceux qui descendent au rez-de-chaussée après la crise, visualiser l’ampleur des dégâts après que l’eau se soit retirée constitue un nouveau choc émotionnel.

Réactivité des bénévoles et des mécanismes de solidarité

L’ensemble des personnes interrogées souligne la qualité et l’importance du soutien apporté par les bénévoles, en particulier au cours de la phase post-crise. Presque tous les habitants ont été aidés, à un moment ou un autre, par des bénévoles, venus parfois d’assez loin. Ici à nouveau, l’information circule essentiellement via les réseaux sociaux. Certaines communes ont organisé une centralisation des informations relatives au soutien aux victimes, ce qui a été apprécié par le public.

Réparations et assurances

« Le plus dur commence »

Après le stress lié à la montée des eaux, à l’attente durant l’encerclement et à l’évacuation et au relogement, vient le stress lié à la reconstruction, aux travaux à réaliser dans la maison et au parcours d’obstacle administratif. Cette phase de stress est vécue de manière très négative par l’ensemble des personnes rencontrées. Certains n’hésitent pas à affirmer que c’est le pire de la crise, que c’est plus traumatisant encore que les nombreuses heures à attendre des secours et nous parlent d’un « burn-out administratif ».

Inégalités des couvertures assurance

L’accès aux informations et au soutien est très variable d’un ménage à l’autre. Ceci dépend d’une série de facteurs, comme la qualité de la couverture assurance, du fait de disposer d’une assistance juridique, d’avoir un courtier ou non, et, lorsque l’on a un courtier d’assurance, de sa proactivité et de son soutien.

Besoin de conseils techniques et juridiques

Face à ces difficultés, une des demandes fréquemment mentionnée est l’accès à des conseils techniques et/ou juridiques durant la phase de reconstruction. De nombreuses personnes sinistrées s’interrogent par rapport aux gestes techniques à poser dans leur habitation. A défaut d’information pertinente par rapport au traitement de l’humidité, ils interviennent a posteriori après observation du développement de moisissure et de champignons sur les murs, alors que ce type d’intervention s’imposait dès le départ.

Conclusions transversales

Un sentiment d’abandon largement partagé par les intervenants

De nombreux citoyens nous ont fait part du sentiment d’abandon qu’ils ont ressenti de la part des pouvoirs publics, et ce, tous niveaux d’autorité confondus. Ce sentiment est certes variable d’une personne à l’autre, d’un point à l’autre du territoire, mais il revient de manière lancinante dans beaucoup d’entretiens.

L’analyse rétrospective du décalage entre mesures de sauvegarde prises avant le point de basculement et ce qu’il aurait été possible de faire, pour soi-même et pour les autres, si l’information relative au risque réel avait été communiquée de manière effective n’est pas étrangère à ce sentiment. Beaucoup de personnes gardent un sentiment assez amer de cette expérience.

Des limites de l’action publique

Face à l’ampleur de la crise, les autorités publiques se sont vues, à un moment, dépassées par le volume des besoins auxquels répondre : standards téléphoniques saturés, difficultés d’accès sur le terrain, défaut de matériel adéquat et en quantité suffisante, manque de structurations structurelles pour le relogement.

Les personnes interrogées sont assez conscientes des limites de l’action publique et comprennent qu’elles ne sont pas toujours prioritaires dans leurs demandes. Certains font le choix délibéré de trouver des solutions par eux-mêmes, considérant que d’autres ont davantage de besoins qu’eux. Beaucoup de personnes affectées par les inondations vont-elles-mêmes s’impliquer dans le volontariat et des actions de solidarité lorsqu’elles le peuvent.

Deux choses sont toutefois dénoncées par les participants à la consultation. Les habitants relèvent, d’abord, les contradictions et le manque de fiabilité des réponses apportées par les autorités. Certains ont longtemps attendu l’aide qui leur avait été promise au moment critique de la crise. C’est moins le fait de ne pas pouvoir venir en appui qui est ici dénoncé, que le temps et l’énergie perdues à attendre un soutien qui ne viendra jamais et qui auraient pu être consacrés à d’autres choses si le message avait été plus clair dès le départ. Ils soulignent, par ailleurs, une forme de concurrence malsaine entre différentes formes de support, entre soutien officiel et officieux, entre moyens fournis par l’armée et par la Croix-Rouge etc. Le déploiement de soutiens officiels va parfois se traduire par une dégradation de l’aide apportée, très mal acceptée par les intervenants.

La commune comme interlocuteur de premier niveau

Bien que les personnes interrogées soient bien conscientes des limites de l’action publique, il ressort des entretiens et des tables-rondes que la commune reste pour eux leur premier interlocuteur en situation de crise. C’est aux autorités communales qu’ils s’adressent dans les heures qui précèdent le pic de crue. C’est également vers ce niveau de pouvoir qu’ils se retournent lorsqu’ils cherchent du soutien dans le cadre de procédures administratives ou vis-à-vis des assurances.

Du rôle des interlocuteurs humains et non-humains

L’agencement de la crise fait ressortir l’importance d’une meilleure coordination entre interlocuteurs humains (secours, courtiers, responsables communaux) et non-humains (alertes, répondeurs téléphoniques, sites internet).

Alors que dans la phase aigüe de crise, le seul support est confié à des opérateurs humains via des centrales de secours qui seront vite débordées, les habitants se voient par la suite confrontés à un véritable mur administratif, constitué de formulaires internet à compléter, d’automates téléphoniques pour obtenir l’ouverture d’un dossier d’assurance, de documents à obtenir en matière de crédits hypothécaires, alors qu’ils ont besoin d’un soutien personnalisé, fonction de leur situation singulière.

Cet usage à contresens des interlocuteurs humains et non humains alimente le ressentiment d’une partie du public, d’autant qu’il s’avère très inégalitaire. Les personnes les mieux soutenues seront celles qui peuvent entrer en contact avec des opérateurs humains qui pourront les guider à travers les méandres de la jungle administrative.

De la « sidération » à la « reconstruction »

La plupart des personnes que nous avons interrogées sont aujourd’hui en phase de reconstruction. Les contacts sont pris avec les assurances. Ils ont entrepris les premiers travaux dans leur maison. Ils ont trouvé une solution provisoire pour leur relogement. Le temps de la reconstruction leur paraît trop long et ils réalisent aujourd’hui qu’il leur faudra des mois pour retrouver ce qu’ils ont perdu, pour autant que ce soit possible. Beaucoup savent que certaines pertes sont définitives, qu’il s’agisse de pertes financières ou affectives, et ces dernières ne sont pas les moins cruelles.

Il n’en reste pas moins qu’un certain nombre de répondants apparaît encore en phase de sidération. Ils ne peuvent comprendre ce qui leur est arrivé. L’aide psychologique apportée ne répond que très partiellement à leurs attentes. Ils voudraient comprendre comment ce désastre a été possible et ce qu’il faut en tirer comme conséquences, à titre individuel et collectif.

© image de garde : SPI, Christophe Breuer

Conférences Projet Urbain 2021-22/1

Cycle de conférences organisé par l’Université de Liège / Faculté des Sciences Appliquées – Faculté d’Architecture – Faculté des Sciences, la Haute Ecole Charlemagne, la Ville de Liège, Liège Labville, le GRE Liège et FUP.

Les conférences sont organisées en ligne.

Gestion des inondations et des risques naturels par les projets de territoire et de paysagesMercredi 06.10.2021 / 18h00
Frédéric ROSSANO – Paysagiste et Docteur ès sciences

Frédéric Rossano assurera la conférence inaugurale du cycle 2021-22. Le thème de cette année porte sur la résilience des territoires. Frédéric Rossano est l’auteur de l’ouvrage « La part de l’Eau : Vivre avec les crues en temps de changement climatique », il nous exposera les réflexions menées dans différents territoires quant à la gestion de la cohabitation entre activités humaines et cours d’eau. Quelles sont les expériences inspirantes et quels sont les écueils rencontrés par des projets ou des politiques menées à cet effet ? Il s’attardera sur le cas de la Ville de Strasbourg, un de ses territoires de recherche. Cette ville portuaire est parcourue par un réseau hydrologique important qui fait l’objet de multiples enjeux d’avenir tant économique, urbain, touristique que paysager. Cette situation le conduit à considérer Strasbourg comme « métropole fluviale ». 

L’urbanisme de l’attention et du prendre soinMercredi 20.10.2021 / 19h00
Michel LUSSAULT, Géographe, Professeur et Directeur de l’Ecole d’urbanisme de Lyon.

Dans le cadre des deux dernières crises que nous venons de traverser (la covid et les inondations), cette conférence organisée en partenariat avec For Urban Passion abordera l’urbanisme de l’attention et du prendre soin. L’urbanisme standard, tel qu’il s’est imposé dans ces dernières décennies de métropolisation est parfois caractérisé par un manque d’attention aux façons dont les individus habitent le territoire. L’habitation y est souvent réduite à une fonction parmi d’autres. On peut penser que cette manière de faire nous mène à une impasse. Les caractéristiques de l’« anthropocène » et les problèmes auxquels les acteurs de la ville doivent faire face aujourd’hui devraient nous inciter à redéfinir les principes de l’urbanisme et de l’aménagement. Pourrait-on inaugurer ce que pourrait être un urbanisme du porter attention et du soin ?  Michel Lussault est l’auteur de nombreux livres dont « Hyper-lieux, les nouvelles géographies de la mondialisation » et « Chroniques de géo’ virale ».

Le projet de reconversion de l’ancien site industriel LBP à Chênée (Liège)Mercredi 10.11.2021 / 18h00
Benoit MORITZ – Architecte & Urbaniste – MSA et Virginie Pigeon – Paysagiste – Agence Pigeon Ochej Paysage

Le site LBP à Chênée a été le témoin des développements sidérurgiques liégeois le long de l’Ourthe et de la Vesdre. Ce site a accueilli une partie des usines « Cuivre et Zinc ». Idéalement implanté en cœur de zone urbaine, à côté de l’arrêt de train de Chênée, en entrée de ville du secteur Est de Liège, à proximité de l’autoroute E25, ce site présente nombreux atouts pour recycler le territoire pour de nouvelles affectations. Une longue présence industrielle a toutefois engendré une pollution des sols, sous-sols et de la nappe. L’enjeux de ce projet était de stimuler le renouveau urbain du centre de Chênée tout en adaptant le projet aux pollutions présentes et à leurs contraintes. Le projet propose un nouveau rapport à la rivière (la Vesdre) et permet de rapprocher les usagers du cours d’eau par la déviation d’une route, par l’implantation du bâti, etc. Ce projet offre de nouvelles valeurs d’usages au site par une action de recyclage territorial en synergie avec la rivière et le contexte local.

La reconversion de l’ancien Charbonnage du Hasard à CheratteMercredi 24.11.2021 / 18h00
Régis ORTMANS – Business Unit Manager chez Matexi 

L’ancien charbonnage du Hasard à Cheratte (Liège) marque le paysage de la vallée de la Meuse de manière emblématique par l’architecture particulière des anciennes installations minières. Ce site resté longtemps à l’abandon après le départ des activités s’engage dans une nouvelle vie par la création d’un vaste quartier d’habitat couplé à l’arrêt de chemin de fer situé à proximité. Cette opération est portée par la SPI-SORASI qui a initié le processus de reconversion et d’assainissement en vue de lancer un appel à projet de type « Design – Build & Finance ». Le groupe Matexi a remporté cet appel d’offre. Ce projet s’inscrit dans une volonté de valoriser le patrimoine architectural du charbonnage, de donner une nouvelle valeur sociétale et fonctionnelle au site, de renforcer la mobilité douce et les transports en communs en s’implantant autour d’un arrêt de train ainsi que d’accompagner l’évolution du quartier en inscrivant la reconversion du charbonnage dans une opération plus vaste de création d’un quartier nouveau.

Le Masterplan de reconversion de la vallée sidérurgique liégeoise : « le making-off »Mercredi 01.12.2021 / 18h00
Michel HOESSLER – Paysagiste et associé fondateur de l’Agence TER

Différentes études ont été réalisées au cours des deux dernières décennies pour reconvertir les friches Arcelor. En 2020, le Ministre Willy Borsus, en charge de l’aménagement du territoire et du développement économique a mandaté la SOGEPA pour piloter un Masterplan de reconversion s’appuyant sur les études précédentes et visant à faire converger tous les acteurs locaux et institutionnels dans la même direction. L’objectif était d’assurer d’une coordination des différents acteurs, tant publics que privés, qui œuvrent à la reconversion de ces sites. Michel Hoessler de l’Agence TER était la cheville ouvrière de ce Masterplan. Il expliquera les modalités d’engagement des acteurs mis en place à travers les Ateliers thématiques. Plus de 165 intervenants, issus de différents horizons, ont participé à la co-construction d’une vision commune. Le masterplan est aujourd’hui disponible pour le grand public. Il est intéressant de pouvoir expliquer sa genèse, dans une temporalité contrainte, dans le but d’apporter de nouveaux sens à cet héritage, de le relier les sites au paysage et aux habitants.

Lieu: ULiège / Webinaire

La vallée de la Meuse, un territoire sous tension climatique

Quelles adaptations du territoire de la vallée Mosane pour faire face aux risques d’inondations et de baisse d’étiage ?

Séminaire ULiège – 12 octobre 2021

La question de l’évolution du climat et de ses impacts sur le risque d’inondations des aires urbaines situées en bord de Meuse est de plus en plus centrale dans les réflexions des aménageurs, urbanistes, paysagistes et architectes, que ceux-ci viennent du secteur public ou privé. Les événements de juillet 2021 sont venus brutalement nous rappeler combien la vallée Mosane était soumise à un aléa d’inondations significatif et que celui-ci était susceptible de se renforcer en raison du changement climatique.

Réemployer les friches de la vallée, faire des cours d’eau des lieux de vie urbaine qualitative, maintenir de l’activité économique productive en vallée pour miser sur la multimodalité des lieux, ces questions doivent tenir compte des incidences de l’évolution du climat et de l’urbanisation sur les précipitations.

Différentes solutions techniques peuvent être envisagées pour faire face au risque accru d’inondations : rehausse des murs de protection des crues, renforcement éventuel des stations de pompage de l’AIDE et/ou recalibrage du réseau d’évacuation des eaux. Le risque climatique peut également être abordé sous l’angle de l’aménagement, de manière à laisser davantage de place à l’eau et à intégrer les épisodes de crues dans la conception urbaine et architecturale à travers des constructions « dry-proof » ou « wet proof ».

De telles solutions sont-elles applicables dans la vallée Mosane au vu du niveau d’anthropisation du territoire (subsidence, modification du relief du sol, urbanisation à proximité immédiate du cours d’eau) ? Quelles solutions privilégier, à quel endroit ? Il convient par ailleurs d’aborder les aspects sociaux du sujet. Tout comme pour les ilots de chaleur urbains, ce sont majoritairement les populations les plus faibles économiquement qui sont les plus exposées au risque d’inondation.

Objectifs de la rencontre

Il s’agit d’échanger des informations sur le risque d’inondation dans l’agglomération liégeoise (de Flémalle à Oupeye) et d’évoquer les différentes possibilités d’y faire face, via notamment des aménagements paysagers. La rencontre se donnera aussi l’ambition d’élargir le champ de réflexion des participants, en espérant qu’elle suscitera d’autres rencontres par la suite.

Ces échanges s’inscrivent dans la perspective de l’élaboration du futur Schéma de développement territorial communal (SDC) de la Ville de Liège, des MasterPlans de Herstal et de Seraing, ainsi que de l’étude TER sur le devenir des quatre grands sites Arcelor à requalifier (HF6, Cockerie, HFB et Chertal).

Programme du séminaire

  • Introduction de la séance par Jacques Teller (ULiège – Faculté des Sciences Appliquées)
  • Risques d’inondations dans la vallée mosane : présentation de l’étude réalisée par l’ULiège en 2013 et mise en perspective.  Benjamin Dewals (ULiège – Faculté Sciences Appliquées).
  • Modifications des régimes hydriques et impacts sur la ressource en eau : quelles perspectives et risques pour le développement du transport fluvial ?  Philippe Dierickx (SPW).
  • Gestions des inondations et des risques naturels par les projets de territoires et de paysages : Frédéric Rossano (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Strasbourg), auteur du livre : « La part de l’eau vivre avec les crues en temps de changement climatique ».